Des chercheurs de INRA de l‘institut NuMeCan affirment que réintroduire de la matière grasse laitière bovine et des souches probiotiques dans les préparations de lait infantile pour les nourrissons pourrait avoir des bénéfices à long terme sur leur microbiote à l’âge adulte.
Sommaire
- Des souches de matière grasse bovine et des probiotiques
- Le microbiote, un rôle clé pour une bonne santé à long terme
Bien que l’allaitement maternel exclusif durant les 6 premiers mois soit recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), certaines femmes ne peuvent – ou ne veulent – pas allaiter. Les nourrissons sont alors alimentés avec du lait 1er âge en poudre. Mais selon les chercheurs, la majorité des préparations pour nourrisson (PPN) contient de la matière grasse d’origine végétale et pas ou peu de probiotique, alors que le lait maternel est riche en lipides et contient des probiotiques bénéfiques à la digestion du tout petit.Des souches de matière grasse bovine et des probiotiques« Nos études ont montré que des modulations subtiles de cette alimentation lactée peuvent avoir des conséquences majeures pour optimiser le capital santé des nouveau-nés et ainsi prévenir l’apparition de maladies chroniques à l’âge adulte » a expliqué la chercheuse Isabelle Le Huërou-Luron.Lors d’une étude pré-clinique sur le mini porc, les scientifiques ont en effet constaté que réintroduire de la matière grasse bovine ainsi qu’une souche de probiotique issu du lait humain (Lactobacillus fermentum) était bénéfique aux fonctions intestinales.Le microbiote, un rôle clé pour une bonne santé à long termeEn effet l’ajout de ces deux nutriments a eu une influence sur le microbiote et la santé intestinale de porcelets. Les chercheurs se sont rendus compte que, non seulement les porcelets avaient une meilleure digestion, mais leurs défenses et fonctions endocrines et immunitaires intestinales étaient également renforcées. A l’âge adulte, leur microbiote est resté modifié : même soumis a un régime hyper-énergétique, les porcs adultes ont vu une réduction du risque de développer des maladies métaboliques et inflammatoires.Selon Isabelle Le Huërou-Luron, « L’optimisation des aliments pour nouveau-nés passe par la réintroduction de matière grasse laitière, matrice lipidique complexe dotée de propriétés bioactives spécifiques, et de probiotiques La modification de la matrice lipidique des PPN a un rôle bénéfique sur la programmation de la santé de l’adulte. Le microbiote est un acteur de cette empreinte nutritionnelle ». D’autres travaux se poursuivent autour d’analyses de la dynamique d’évolution du microbiote, afin d’ identifier les populations bactériennes à cibler dans le cadre d’une approche de prévention des troubles de la santé.