Dans un communiqué daté du 25 janvier 2019, le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) alerte sur la méthode SIM 37, censée prédire la manière dont l’accouchement va se passer grâce à un IRM.
Sommaire
- Qu’est-ce que la méthode SIM 37 ?
- Que reproche-t-on à la méthode SIM 37 ?
- La réponse de BabyProgress
Qu’est-ce que la méthode SIM 37 ?Sur le
site internet de la société BabyProgress, qui commercialise la méthode SIM 37, l’examen est présenté comme “un test qui va déterminer si votre bébé pourra passer dans votre canal de naissance”.Il s’agit en fait d’étudier une éventuelle disproportion entre le canal vaginal et la tête du bébé afin de déterminer
les risques de complications pendant l’accouchement. Il serait ainsi possible, grâce à une IRM réalisée entre 36 et 41 SA (idéalement à 37 SA) de savoir à l’avance si
un accouchement par voie basse est possible ou si programmer
une césarienne serait pertinent pour éviter les traumatismes maternels ou néonataux.Cet examen, permettrait en effet de reproduire en 3D le fœtus et le canal vaginal et de simuler le passage de l’enfant lors de l’accouchement. Il est réalisable dans les centres de radiologie agrées “BabyProgress” (il en existe 4 à Paris), moyennant la somme de 900 euros, non remboursés par la Sécurité Sociale.Que reproche-t-on à la méthode SIM 37 ?Dans un communiqué publié le 25 janvier 2019, le CNGOF met en garde contre cette méthode “onéreuse et sans bénéfice ou intérêt prouvés”. Selon le comité d’experts, “ce procédé n’a jamais fait l’objet d’une évaluation pertinente et sérieuse. Il n’existe aucune étude publiée dans des revues à comité de lecture permettant de vérifier les hypothèses proposées. En outre, à l’heure où les inégalités de santé semblent se creuser et alors que les maternités souffrent de difficultés budgétaires, le coût proposé apparaît excessif au regard d’un bénéfice non démontré”. Le CNOGF conclue sur le fait “qu’il n’existe, à ce jour, aucune méthode permettant de prédire les chances d’accoucher par voie basse”.L’institut de recherche et d’action pour la santé des femmes (IRASF) va plus loin en qualifiant la méthode de divinatoire et hasardeuse et accuse son créateur, le Dr Olivier Ami, “d’instrumentaliser les violences obstétricales et de s’enrichir d’une certaine façon sur le dos des victimes de
violences obstétricales et gynécologiques“.La réponse de BabyProgress En réponse à ces critiques, l’entreprise BabyProgress, indique, dans un communiqué paru le 28 janvier 20219, que la méthode, fondée par des obstétriciens et radiologues français se présente comme “une étape complémentaire lors de la préparation de l’accouchement” afin “d’améliorer la préparation de l’accouchement, la sécurité des femmes et des bébés”. La société affirme également que “900 patientes ont pu obtenir le résultat du calcul de Sim 37 à titre gratuit” dans le cadre d’une étude clinique en cours, qui devrait prochainement faire “officiellement l’objet d’une publication médicale”.