Ces deux dernières années, les revenus des agriculteurs ont fondu comme neige au soleil…. Pour leur garantir des revenus décents en cas de crise, l’Elysée a demandé aux distributeurs de s’engager à modérer leurs marges sur les fruits et légumes. Ce lundi 17 mai, agriculteurs et distributeurs étaient réunis à l’Elysée pour la signature d’un accord de modération des marges des distributeurs. Ce texte stipule qu’en situation de crise, les distributeurs s’engagent soit à baisser le prix de vente au consommateur, soit à augmenter le prix d’achat aux producteurs. Dans les deux cas, leur marge serait réduite, de manière à préserver le revenu des agriculteurs. Par la signature de cet accord, le Président de la république, Nicolas Sarkozy entend réaffirmer sa volonté de “renforcer la compétitivité structurelle“ de l’agriculture française. Cet accord est intervenu à la veille de l’examen par le Sénat de la loi de modernisation de l’agriculture.
34 % des revenus en moins sur 2009 ! Pour le Président, il y a crise lorsque “le prix payé au producteur est inférieur au coût de production“. A en croire les chiffres des
comptes prévisionnels de l’agriculture de l’Insee, la crise a touché de plein de fouet les agriculteurs français, dont le revenu moyen a chuté de 34 % en 2009 ! Déjà en 2008, leurs revenus avaient baissé de 20 %, en raison de la chute des prix agricoles (-7,8 % en 2009 sur le prix des fruits, légumes et pommes de terre). Si en 2007, le revenu moyen d’un agriculteur oscillait autour de 28 500 euros, il devrait en 2009 avoisiner 14 500 euros, soit presqu’une réduction moitié ! Un niveau qui est en-dessous de celui du début des années 1990.En pratique, le Président a prôné le principe de “contractualisation“ avec une intervention étatique de manière à “créer les conditions de la confiance“ entre producteurs et distributeurs. Il a par ailleurs brandi la menace d’une taxe additionnelle sur les surfaces commerciales aux distributeurs dont le chiffre d’affaires
fruits et légumes excède 100 millions d’euros.Des distributeurs satisfaits, des syndicats sceptiques Mais cet accord ne semble pas rassurer les syndicats agricoles minoritaires alors que les distributeurs ont fait part de leur relative satisfaction. Michel-Edouard Leclerc, patron des magasins du même nom a déclaré qu’il s’agissait “d’un bon dispositif“. Pour Serge Papin, président du groupe Système U, “cette réunion est le coup d’envoi d’une nouvelle façon de travailler. Elle est utile et symbolique“. Pour le président de la FNSEA, premier syndicat agricole français, “il faut aller plus en avant dans la contractualisation (…). J’ose espérer qu’on ne sera plus toujours à la recherche d’un prix toujours plus bas“. Mais pour la Confédération paysanne, “rien ne permet de garantir un prix rémunérateur pour les paysans“. La Coordination rurale se demande quant à elle si cet accord est “imparfait“ ou “inutile“. Ce vendredi, Le Président de la République se rendra dans le Lot-et-Garonne “pour évoquer le renforcement de la compétitivité de notre agriculture“ d’après un communiqué élyséen. Au programme de cette visite, une réunion avec les producteurs de fruits et légumes et les représentants des grandes surfaces de la région au cours de laquelle seront discutées les conditions de mise en oeuvre de cet accord. Yamina Saïdj Sources : – Europe 1.fr
– “Une rémunération plus juste de nos agriculteurs“, déclaration de Nicolas Sarkozy, 17 mai 2010,
accessible en ligne sur le site de l’Elysée
– “Les comptes prévisionnels de l’agriculture pour 2009“, Insee, décembre 2009,
téléchargeable en ligne
Photo : La signature de l’accord à l’Elysée, le 17 mai 2010. © WITT/SIPAClick Here: NRL Telstra Premiership